mercredi 5 octobre 2011

Mémoires de Simon Melmoth...

J'ai donc entrepris aujourd'hui de raconter le mythe de ma vie. Mais je ne puis faire que des constations immédiates, " raconter des histoires". Sont-elles vraies ? Là n'est pas le problème. La question est celle-ci : est-ce mon aventure, est-ce ma vérité ?
Déployer plusieurs mondes possibles de langues.  (…) une façon sans espoir, frénétique, mais joyeuse, de tâcher d’imposer une forme, une taxinomie, à l’expérience trop vaste d’exister.
Pour en revenir à cet âge, entre ma petite enfance et mes quatorze ans, et à la légende, je fus une légende. Comme tous les enfants.
Tu sais que c’est un de mes vieux rêves d’écrire un roman de chevalerie. Je crois cela faisable, même après l’Arioste, en introduisant un élément de terreur et de poésie qui lui manque.
La femme orientale est une machine, et rien de plus ; elle ne fait aucune différence entre un homme et un autre homme.
La périphrase ; la périparaphrase. Donc le ralenti dans l’accéléré, le frein de l’éclair.
Nous ne savons pas affronter l’insupportable sans avoir recours à quelque idéal ou poudre de perlimpinpin. Comment nous en vouloir ? Nous sommes tellement gauches, tellement imparfaits. Seules les fictions donnent du courage et aide à survivre.
Apprendre à nager quoi "Ah je sais nager". Personne ne peut nier que savoir nager c’est une conquête d’existence, c’est fondamental, vous comprenez moi je conquiers un élément, ca va pas de soi, conquérir un élément. C’est nager, c’est voler, voila tout ça c’est formidable. Bon qu’est-ce que ca veut dire ? Ben c’est tout simple, pas savoir nager c’est quoi ? c’est vraiment être à la merci de la rencontre avec une vague.
La neige est blanche, si et seulement si la neige est blanche.
À la sortie, présentations diverses. "Avec vous, on ne peut plus se présenter", me dit une jeune Américaine (je crois). Elle me fait comprendre qu’elle avait lu (avant moi, donc, elle arrivait des États-Unis) Moi, la psychanalyse où je laisse jouer, en anglais, le vocabulaire si difficile à traduire de la présentation, des présentations, des "introductions", etc. Comme j’insistais pour savoir son nom, elle m’a dit "Métaphysique" et s’est refusée à ajouter un seul mot. J’ai trouvé ce petit jeu assez fort et j’ai senti à travers l’insignifiante frivolité de l’échange qu’elle était allée assez loin (on m’a dit ensuite qu’elle était "germaniste")
Les pères ne sont même pas dignes du mépris de leurs enfants.
Quant au rayonnement de son œuvre il fut comme il se doit essentiellement posthume.
Il a simplement pris une option sur toutes nos idées.
Il apparaît maintenant que la véritable situation ne soit pas celle qui a été écrite dans les pages précédentes ; que la situation que je vis ne soit pas celle que je crois vivre.
Ce qui paraît n’est presque jamais la vérité.
J’ai rêvé de ce bordel de femmes aveugles que j’ai visité à Calcutta.
Jamais cour n’a eu tant de belles personnes et d’hommes admirablement bien faits, et il semblerait que la nature eût pris plaisirs à placer ce qu’elle donne de plus beau dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes.
Qui n’aurait en horreur de recommencer son enfance et ne préfèrerait mourir si le choix lui était donné ? Qui aurait à cœur de souhaiter de nouveau au terme de ses jours le renouvellement de sa chute ? Le recommencement de la Ruine du Paradis dans le Temps ? La scène du pêché originel ? La damnation de Dieu ?
Nous avons tous de ces légendes que nous subissons.
Des fois ça arrive au point que je dois entrer les doigts et retirer l’étron. Dur comme de la porcelaine, tu comprends c’est extrêmement douloureux.
je suis d’avis que ma vie privée ne regarde personne.
Il ne supportait pas son côté Marie-goes-to-sex-shop.
Gunnar annonce aux Huns qu’il ne leur dira où se trouve le trésor des Niflungen qu’à la condition qu’ils arrachent le cœur de Hogni, son frère. Ils s’exécutent (…) Et Gunnar leur dit qu’il est le seul maintenant à détenir le secret, qu’il n’a plus peur et qu’il ne dira rien.
Mettons de l’ordre dans toute cette absurdité européenne et par une sorte d’éclat de rire historique.
Au moment même où l’avant-scène est occupée par le discours qui oppose l’histoire qu’on enseigne et l’histoire secrète, le récit laisse apparaître sa propre trame secrète – visible, mais à peine dite, et qui ne sera vraiment compréhensible qu’au regard rétrospectif, dans un retour sur le passé.
Si l’on ne trouve pas surnaturel l’ordinaire, à quoi bon poursuivre ?
Tout ce qu’on souhaite n’arrive pas.
L’adolescence n’adore ni artiste ni œuvres mais seulement des alternatives à la famille.
Ce que j’écris n’est pas pour les petites filles /Dont on coupe le pain en tartines.
Cela commence comme ça et cela finit dans une petite maison qui sent le renfermé et la résignation.
Allons donc ! tous oisifs ! tous putains et tous souteneurs.
La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin !
Mieux vaut, comme je le fais ne pas quitter la condition des choses.
la marionnette peut mourir plusieurs fois, ressusciter, souffrir au delà de toute limite. Elle est capable d’exploits sexuels infinis. En ce sens elle est proche du conte de fées. Car le roman pornographique et le conte de fées se ressemblent beaucoup : ce qui les caractérise, c’est l’impossible.
Ce qui vient à l’esprit est d’abord bête.
Mais je n’ay maistre mon sieur, je vais où le vin me pousse.
Il est clair que le monde est purement parodique, c’est-à-dire que chaque chose qu’on regarde est la parodie d’une autre, ou encore la même chose sous une forme décevante.
Une fossette délicatement ironique dans la pâle joue virginale de l’auteur.
Nous coulerons nos doigts de rire et de gourde entre les dents glacées de la Belle-au-Bois-Dormant.
Je rusticise
Nous vivons en enfant des aventures incomplètes.
Il ment avec ardeur, ses yeux disent toute la jouissance qu’il y trouve.
Ce serait folie et inconséquence que de supposer que des choses qui n’ont encore jamais été accomplies puissent être accomplies sans recourir à des moyens jusqu’ici jamais employés.
Toute une société occulte de suicides ratés, et qui tous gardent le contact grâce à un système secret de correspondance. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien se raconter ?
faillir et faire comme si. Faillir et faire avec.
je t’aime d’un amour amoureux
Je rentre, me déshabille et vous écris.
Reconnaître une faute, et une responsabilité signifie quitter la sphère de l’éthique pour pénétrer dans celle du droit.
Ce que nous jouons c’est une représentation de la guerre.
Je désirais seulement faire partie d’un monde souterrain où le soleil ne brillerait jamais, où l’on n’entendrait jamais de sérénade et jamais au grand jamais le moindre rire d’enfants.
Estimons les ivrognes pour leur pas mal assuré ; qui titube ne tue pas.
Je t’aime parce que je t’ai aimé.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

rythme, rythme de ce texte, et les images, flottaison, ré(cris aime - on dit encore ...