J'ai donc entrepris aujourd'hui de raconter le mythe de ma vie. Mais je ne puis faire que des constations immédiates, " raconter des histoires". Sont-elles vraies ? Là n'est pas le problème. La question est celle-ci : est-ce mon aventure, est-ce ma vérité ?
Déployer plusieurs
mondes possibles de langues. (…) une façon sans espoir, frénétique, mais
joyeuse, de tâcher d’imposer une forme, une taxinomie, à l’expérience trop
vaste d’exister.
Pour en revenir à
cet âge, entre ma petite enfance et mes quatorze ans, et à la légende, je fus
une légende. Comme tous les enfants.
Tu sais que c’est
un de mes vieux rêves d’écrire un roman de chevalerie. Je crois cela faisable,
même après l’Arioste, en introduisant un élément de terreur et de poésie qui
lui manque.
La femme orientale
est une machine, et rien de plus ; elle ne fait aucune différence entre un
homme et un autre homme.
La
périphrase ; la périparaphrase. Donc le ralenti dans l’accéléré, le frein
de l’éclair.
Nous ne savons pas
affronter l’insupportable sans avoir recours à quelque idéal ou poudre de
perlimpinpin. Comment nous en vouloir ? Nous sommes tellement gauches,
tellement imparfaits. Seules les fictions donnent du courage et aide à
survivre.
Apprendre
à nager quoi "Ah je sais nager". Personne ne peut nier que savoir
nager c’est une conquête d’existence, c’est fondamental, vous comprenez moi je
conquiers un élément, ca va pas de soi, conquérir un élément. C’est nager,
c’est voler, voila tout ça c’est formidable. Bon qu’est-ce que ca veut dire ?
Ben c’est tout simple, pas savoir nager c’est quoi ? c’est vraiment être à la
merci de la rencontre avec une vague.
La neige est
blanche, si et seulement si la neige est blanche.
À
la sortie, présentations diverses. "Avec vous, on ne peut plus se
présenter", me dit une jeune Américaine (je crois). Elle me fait
comprendre qu’elle avait lu (avant moi, donc, elle arrivait des États-Unis)
Moi, la psychanalyse où je laisse jouer, en anglais, le vocabulaire si
difficile à traduire de la présentation, des présentations, des "introductions",
etc. Comme j’insistais pour savoir son nom, elle m’a dit
"Métaphysique" et s’est refusée à ajouter un seul mot. J’ai trouvé ce
petit jeu assez fort et j’ai senti à travers l’insignifiante frivolité de
l’échange qu’elle était allée assez loin (on m’a dit ensuite qu’elle était
"germaniste")
Les pères ne sont
même pas dignes du mépris de leurs enfants.
Quant au
rayonnement de son œuvre il fut comme il se doit essentiellement posthume.
Il a simplement
pris une option sur toutes nos idées.
Il apparaît
maintenant que la véritable situation ne soit pas celle qui a été écrite dans
les pages précédentes ; que la situation que je vis ne soit pas celle que
je crois vivre.
Ce qui paraît
n’est presque jamais la vérité.
J’ai rêvé de ce
bordel de femmes aveugles que j’ai visité à Calcutta.
Jamais cour n’a eu
tant de belles personnes et d’hommes admirablement bien faits, et il semblerait
que la nature eût pris plaisirs à placer ce qu’elle donne de plus beau dans les
plus grandes princesses et dans les plus grands princes.
Qui n’aurait en horreur
de recommencer son enfance et ne préfèrerait mourir si le choix lui était
donné ? Qui aurait à cœur de souhaiter de nouveau au terme de ses jours le
renouvellement de sa chute ? Le recommencement de la Ruine du Paradis dans
le Temps ? La scène du pêché originel ? La damnation de Dieu ?
Nous avons tous de
ces légendes que nous subissons.
Des fois ça arrive
au point que je dois entrer les doigts et retirer l’étron. Dur comme de la
porcelaine, tu comprends c’est extrêmement douloureux.
je suis d’avis que
ma vie privée ne regarde personne.
Il ne supportait
pas son côté Marie-goes-to-sex-shop.
Gunnar annonce aux
Huns qu’il ne leur dira où se trouve le trésor des Niflungen qu’à la condition
qu’ils arrachent le cœur de Hogni, son frère. Ils s’exécutent (…) Et Gunnar
leur dit qu’il est le seul maintenant à détenir le secret, qu’il n’a plus peur
et qu’il ne dira rien.
Mettons de l’ordre
dans toute cette absurdité européenne et par une sorte d’éclat de rire
historique.
Au
moment même où l’avant-scène est occupée par le discours qui oppose l’histoire
qu’on enseigne et l’histoire secrète, le récit laisse apparaître sa propre trame
secrète – visible, mais à peine dite, et qui ne sera vraiment compréhensible
qu’au regard rétrospectif, dans un retour sur le passé.
Si l’on ne trouve
pas surnaturel l’ordinaire, à quoi bon poursuivre ?
Tout ce qu’on
souhaite n’arrive pas.
L’adolescence
n’adore ni artiste ni œuvres mais seulement des alternatives à la famille.
Ce que j’écris
n’est pas pour les petites filles /Dont on coupe le pain en tartines.
Cela commence
comme ça et cela finit dans une petite maison qui sent le renfermé et la
résignation.
Allons donc !
tous oisifs ! tous putains et tous souteneurs.
La morale et la
langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin !
Mieux vaut, comme
je le fais ne pas quitter la condition des choses.
la marionnette
peut mourir plusieurs fois, ressusciter, souffrir au delà de toute limite. Elle
est capable d’exploits sexuels infinis. En ce sens elle est proche du conte de
fées. Car le roman pornographique et le conte de fées se ressemblent
beaucoup : ce qui les caractérise, c’est l’impossible.
Ce qui vient à
l’esprit est d’abord bête.
Mais je n’ay
maistre mon sieur, je vais où le vin me pousse.
Il est clair que
le monde est purement parodique, c’est-à-dire que chaque chose qu’on regarde
est la parodie d’une autre, ou encore la même chose sous une forme décevante.
Une fossette
délicatement ironique dans la pâle joue virginale de l’auteur.
Nous coulerons nos
doigts de rire et de gourde entre les dents glacées de la
Belle-au-Bois-Dormant.
Je rusticise
Nous vivons en
enfant des aventures incomplètes.
Il ment avec
ardeur, ses yeux disent toute la jouissance qu’il y trouve.
Ce serait folie et
inconséquence que de supposer que des choses qui n’ont encore jamais été
accomplies puissent être accomplies sans recourir à des moyens jusqu’ici jamais
employés.
Toute une société occulte
de suicides ratés, et qui tous gardent le contact grâce à un système secret de
correspondance. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien se raconter ?
faillir et faire
comme si. Faillir et faire avec.
je t’aime d’un
amour amoureux
Je rentre, me
déshabille et vous écris.
Reconnaître une
faute, et une responsabilité signifie quitter la sphère de l’éthique pour
pénétrer dans celle du droit.
Ce que nous jouons
c’est une représentation de la guerre.
Je désirais
seulement faire partie d’un monde souterrain où le soleil ne brillerait jamais,
où l’on n’entendrait jamais de sérénade et jamais au grand jamais le moindre
rire d’enfants.
Estimons les
ivrognes pour leur pas mal assuré ; qui titube ne tue pas.
Je t’aime parce
que je t’ai aimé.
1 commentaire:
rythme, rythme de ce texte, et les images, flottaison, ré(cris aime - on dit encore ...
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