mardi 23 septembre 2008

le bal

Le bal c’est de jolies robes.
Le bal c’est des garçons élégants.
Le bal c’est des moments de grâce.
Le bal c’est le temps arrêté.
Le bal c’est aujourd’hui et c’est demain.
Le bal c’est des valses à trois temps.
Le bal c’est du noir et du blanc.
Le bal c’est des amoureux.
Le bal c’est des rencontres.
Le bal c’est des parquets vernis.
Le bal c’est la douce douceur des moments égarés, de la prudence ajoutée.
Le bal c’est la grandeur, la magnificence et les plaisirs.
Le bal c’est des personnes bien faites.
Le bal c’est la nature qui a pris plaisir à placer ce qu’elle donne de plus beau dans les plus grandes princesses et les plus grands princes.
Le bal c’est des princes et des princesses.
Le bal c’est « Nous sommes tous des princes et des princesses ! »
Le bal c’est une beauté à la cour.
Le bal c’est une pose que l’on voudrait éternelle.
Le bal c’est prendre la pose.
Le bal c’est une pause.
La bal c’est une main qui se pose.
Le bal c’est une pause qui l’on voudrait éternelle.
Le bal c’est la dignité, ce n’est pas l’amour.

samedi 20 septembre 2008

tony conrad et keiji Haino



c'était mercredi dernier,
presque trois heures de concert, eux deux, seulement,
magnifique de bout en bout...

samedi 13 septembre 2008

La Route



Dire que La Route est un roman dur et violent, dont on ne sort pas indemne est devenu une banalité. De nombreux compte-rendus de lecture le montrent, nombreux sont ceux qui ont témoigné leur impossibilité d'en terminer la lecture tant ce qui était raconté était insoutenable.

C'est aussi un roman magnifique. Par l'écriture, claire, nette et précise. Aussi lancinante, monotone et épuisante qu'une marche forcée au bord de la route. 
C'est aussi un roman sur l'espoir, pas un espoir béat, avec une happy-end, et le bonheur sur terre retrouvé par tous et pour tous. Non, plutôt un roman qui porte l'espoir en son centre, et qui permet aux personnages de vivre et d'avancer, au lecteur aussi de continuer.
Pendant tout le roman, c'est le père qui porte cet espoir, le feu, comme il l'appelle avec son fils. Un espoir qui les fait avancer et espérer. Jusqu'au moment où le père abandonne, en espérant justement le conserver. Quand il refuse d'aider le voleur, malgré les supplications de son fils. 
A ce moment là, le fils va devenir le père et le père devenir l'enfant. 
"C'est pas toi qui dois t'occuper de tout.
Le petit dit quelque chose mais il ne comprit pas ses paroles.
Quoi dit-il.
Il leva les yeux, son visage mouillé et sale. Si, c'est moi, dit-il. C'est moi."(p.227)

puis plus loin :
"Qu'est-ce qu'on va faire Papa ? dit-il.
C'est bien ce que je me demande, dit le petit."(p.235)

Incroyable dialogue qui précède deux pages magnifiques de description d'un paysage d'un monde dévasté, lunaire et crépusculaire. Fin du voyage pour l'un, début d'une nouvelle aventure pour l'autre.

Le père va mourir, et le fils, porteur de l'Espoir fera confiance à un inconnu, (ce que n'a jamais fait le père), pour continuer à vivre, pour continuer à avancer sur la route...

we can be heroes



John Giorno (1936- )

je veux te voir dans un film pornographique

jeudi 11 septembre 2008

une page de réclame

le son du grisli
SEPTEMBRE 2008

La première compilation 1ignes,
préparée par le son du grisli, est téléchargeable gratuitement sur le site
depuis le mercredi 10 septembre

DERNIERES CHRONIQUES

Lawrence English : Kiri No Oto (Touch / La baleine)
Cory Allen : The Fourth Way (Quiet Design)
Original Silence : The Second Original Silence (Smalltown Superjazz / Differ-ant)
Einfalt : Cm 12X12 (El Gallo Rojo)
Sudden Infant : Psychotic Einzelkind (Blossoming Noise)
Bill Dixon : 17 Musicians in Search of a Sound (AUM Fidelity / Orkhêstra)
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mercredi 10 septembre 2008

la S.A.S.A.(III)

Nous sommes nés avec l’image, avec l’image reproduite. Quand je dis « nous sommes », je veux dire la S.AS.A. À partir du moment où les images ont commencé à envahir le monde et ont jeté leur lumière criminelle, nous sommes apparus. La photographie est notre ennemie. La télévision est notre ennemie. Le cinéma est notre ennemi. Ces images fixes, mouvantes, reproduites et reproductibles, qui s’élancent de par le monde, ce sont nos ennemies. Louis XVI ne fut-il pas reconnu à Varennes, parce que sa figure ornait les pièces de monnaies de l’époque. C’est à cause de son image, qu’il fut attrapé. La face du monde aurait été changée s’il n’avait pas été reconnu. Notre société se joue à pile ou face. Pile tu peux continuer à vivre heureux, car caché, face, tu es reconnu, et on te coupe la tête. Voilà où nous en sommes. Nous vivons sous la tyrannie de l’image diffusée. Tous ces visages exposés mènent à la mort. La leur, la nôtre. J’en sais quelque chose, car je dois regarder la télé, doit aller au cinéma, doit éplucher les magazines, à la recherche des visages, d’écrivains dont on parle, mais qui ne peuvent être reconnus dans les rues. Je vis entouré d’images et j’en meurs, je sais qu’elles me tuent à petit feu ; elles me tuent, me vident, et m’empêchent de vivre pleinement la vie que je devrais mener. Mais attention je ne me plains pas, je sais que je travaille et que je me sacrifie pour une grande œuvre. Et il va me la jouer martyr, maintenant, il n’a qu’à partir, et mourir où il veut, pas obligé de mourir devant son poste de télé. Oui, la télé tue. Elle tue aussi froidement qu’une balle dans la tête. On parle des morts des guerres, on parle de ceux qui sont tombés sur le front, mais parle-t-on de ceux qui sont morts devant leur télé, tué par elle. Moi je dis : homicide volontaire. On me rit au nez, mais combien de morts devant la télé, autant que la boucherie de 14-18, et tout cela dans le plus grand silence, dans la plus grande indifférence. Tout le monde s’en fiche. De ces morts devant la télé. Pourrons-nous jamais crier assez fort contre le monstre télé ? Jamais. Nos cris ne sont que des petits bâillements devant ce monstre. Mais voilà qu’il commence à s’emporter, il parle plus fort, plus haut. On nous regarde. Pour quelqu’un qui n’aime pas la publicité il est en train de se donner en spectacle. Oui, la télé est en train de tuer la civilisation. L’image tue la société, et nous devons la défendre, la société, coûte que coûte, vaille que vaille, nous ne pouvons la laisser dans cet état, nous ne pouvons continuer à faire comme si de rien n’était, comme s’il ne se passait rien. Il s’en passe des choses. Il faut défendre la société, c’est notre mot d’ordre avec vivons caché pour vivre heureux. Il va se calmer, parce qu’il commence à être ridicule avec ses airs de tribun, de Saint-Just des bords de plage. Il est en train de perdre les pédales le vieux. Il faut qu’il se ressaisisse. Il va faire un infarctus, là, devant moi, au bord de la mer, sous le ciel bleu, la tête la première sur la table, je vais avoir l’air malin, je ne sais même pas qui c’est. Oui, je m’emporte, je le vois dans vos yeux que vous me demandez d’arrêter, vous avez raison, je dois me calmer, mais voyez vous, j’ai donné ma vie à notre cause, et je sais qu’ils sont là, ils sont partout, ceux de l’autre camp, les amis de l’image diffusée, la Secte de la Transparence, ils sont là partout autour de nous, et ils veulent notre perte, ils veulent notre fin, ils veulent que nous disparitions sous la lumière qu’ils vont diffuser dans le monde entier, la Grande Transparence, comme ils l’appellent. Ah, voilà le grand complot. Enfin. Je me demandais quand il allait arriver celui-là. Le complot de la grande transparence. C’est amusant, comme nom de complot. Ma question va être abrupte : vous luttez contre le Grand Transparent, mais quels sont vos armes, vous qui êtes dans l’ombre ? Nos armes ? Mais ce sont notre présence, ce sont elles nos armes, c’est parce que nous existons que nous sommes une menace pour le Grand Transparent, notre seule présence suffit. Quand lui, doit mener des actions et encore des actions pour jeter la lumière sur nous et sur le monde. Voyez vous et comprenez le bien, l’Ombre est naturelle, le Lumière est une création de l’homme. Une création qu’il ne maitrise d’ailleurs pas complètement et qui s’est retournée contre lui. Vous pouvez devenir une ombre, rejoignez nous, soyez des nôtres. Pourquoi cette insistance, et il est vrai qu’il en a beaucoup dit. Et ne pensez-vous pas que je vais vous dénoncer, dire à tout le monde qui vous êtes et ce que vous faites ? Vous pouvez, mais qui vous croira, qui croira que depuis tant et tant d’années, deux groupes s’affrontent : la S.A.S.A et le Grand Transparent ? Qui croira qu’une société d’anonymes œuvre dans l’ombre et pour l’ombre, quand une autre veut la victoire de la lumière ?

lundi 1 septembre 2008

un petit tour


Et pour en savoir plus sur Moondog. Un de mes We can be heroes, cet excellent blog. 

D'ailleurs en lisant tous ces excellents blogs, je me demande bien pourquoi je m'acharne à faire quelque chose que les autres font bien mieux... mais ceci est une autre histoire.

un petit tour


Je vous conseille d'aller faire un petit tour ici. Pour les images, les textes, les extraits, les friches de lectures. Et surtout pour l'incroyable douceur qui se dégage de l'ensemble.