vendredi 12 décembre 2008

ça tourne en boucle et toujours là




parce que ça a toujours tourné en boucle, avec parfois cette étrange impression de ne plus les entendre, de ne plus y faire attention, mais finalement, toujours là...

dimanche 7 décembre 2008

la S.A.S.A.(IV)

On ne nous contacte jamais. On ne nous demande jamais de faire l'ouverture des supermarchés. Combien de sosies de Claude François se retrouvent à faire le guignol, le dimanche après-midi, à l'inauguration d'un nouveau centre commercial au fin fond de la France ? On ne va pas demander à la S.A.S.A. de prêter le sosie de Claude Simon pour aider à la vente de couches-culottes. C'est sûr. Nous sommes bien loin des festivités. Nous sommes bien loin du spectacle. Imaginez-vous un peu la tête des badauds à l'annonce suivante : "Mesdames et Messieurs, nous sommes heureux de recevoir le sosie de Claude... Simon, qui va nous faire l'honneur de reprendre le discours de réception du Prix Nobel." Non, mais, vous imaginez la tête des gens, yeux écarquillés, bouches ouvertes, et la surprise passée, la franche rigolade, en train de se demander si on n'est pas en train de se moquer d'eux...
Je prends l'exemple de Claude Simon, car c'est un de nos plus anciens membres. Vous ne pouvez imaginer sa fierté quand cet auteur a reçu le Prix Nobel, c'est comme s'il l'avait reçu lui-même. Nous avons pensé que nous allions devoir l'exclure, j'ai même pensé, oui, je l'ai pensé, que l'Académie Suédoise nous déclarait la guerre, qu'elle voulait nous déstabiliser, pour mieux nous faire disparaître. J'étais naïf. Car personne, je dis bien personne, n'a reconnu notre sosie. Aussi invisible qu'avant. 
Il m'a dit ensuite : "Je ne comprends pas ces écrivains qui se cachent, Salinger, Pynchon, Blanchot ; ils n'ont rien à craindre, vraiment rien. Tout le monde s'en fout. A partir du moment où ils écrivent, ils sont cachés. Pour vivre caché, vivez en écrivain. Oui, tout le monde s'en fout."
Il n'avait pas tort, avant que...

vendredi 5 décembre 2008

Morts célèbres

Chamfort, d'après Camus

Il n’y a pas de révolution, il n’y a plus de révolution.

Coup de pistolet qui fracasse le nez,
Œil droit crevé,

Toujours vivant,
Revenir à la charge,
Titubant, aller chercher,
Le rasoir
Pour couper la gorge,
Déchiqueter les chairs.

Inondé de sang,
Fouiller poitrine,
Et enfin,
Ouvrir jarrets et poignets.

S’écrouler au sol.
Au milieu d’un lac de sang.