mardi 14 décembre 2010

tout serait...


            Tout serait dans le mouvement : un moment – juste un moment où le mouvement est réussi, le mouvement parfait qui fige le moment en un moment sans mouvement : un moment qui par son mouvement arrête le mouvement. Un moment qui fige le mouvement : puis ensuite tout n’est que l’essai de retrouver ce mouvement, son retour dans sa répétition ; Jeter une cigarette par la fenêtre ; poser sa main sur une joue aimée ; fumer avec désinvolture (sans avoir l’air de rien) ; tourner sa tête vers celle qui ; remettre ses lunettes noires (celles qui donnent le style, lis-tu) ; lever sa tête au ciel, sous la pluie ; poser sa tête sur son épaule ; passer sa main dans ses cheveux ; allumer une cigarette ; pousser des miettes sur une nappe blanche ; tourner la tête ; remonter son pull ; ajuster sa cravate ; regarder l’autre, oui elle, oui lui, dans les yeux ; redresser son col de chemise ; prendre une cigarette ; glisser son regard vers ; tirer sur sa jupe ; … des moments qui viennent du mouvement, des mouvements qui sont des moments, des arrêts, des coupures.

mardi 7 décembre 2010

we can be heroes




e. e. cummings
(1894-1962)

i like my body when it is with your
body. It is so quite new a thing.
Muscles better and nerves more.
i like your body. i like what it does,
i like its hows. i like to feel the spine
of your body and its bones, and the trembling
-firm-smooth ness and which i will
again and again and again
kiss, i like kissing this and that of you,
i like, slowly stroking the, shocking fuzz
of your electric fur, and what-is-it comes
over parting flesh ... And eyes big love-crumbs,

and possibly i like the thrill

of under me you so quite new