mardi 14 juin 2011

les sept corbeaux


J’ai sept fils et toujours pas de fille et pourtant je désire une fille j’aime mes fils mais je veux aussi une fille pour que mon bonheur soit parfait.
J’ai sept fils et je suis enceinte, j’espère que ce sera une fille, car mon mari désire une fille plus que tout.
Quand je viens au monde je suis une fille mon père est heureux ma mère est heureuse mais ils sont inquiets car je suis chétive et à cause de ma faiblesse il faut m’ondoyer.
Va à la fontaine chercher en toute hâte de l’eau lustrale ! dis-je à mon fils.
Nous y allons tous, nous les sept garçons car nous voulons tous faire plaisir à notre père à notre mère et aider notre sœur que nous aimons déjà mais dans notre précipitation et notre désir de bien faire nous laissons tomber la cruche dans le puits nous ne savons que faire et restons plantés là comme des imbéciles et nous n’osons pas rentrer à la maison chercher une nouvelle cruche annoncer notre bêtise.
Certainement qu’ils auront oublié de rentrer pour jouer ces garçons impies je voudrais qu’ils soient tous changés en corbeaux.
Nous sommes à nous demander ce que nous allons faire quand soudain nous sommes transformés en corbeaux noirs comme du charbon nous nous envolons et passons au dessus de la tête de notre père de notre mère et de notre sœur que nous aimons déjà.
À peine ai-je prononcé ces mots ces mots terribles que je vois sept corbeaux noirs comme du charbon qui volent de-ci de-là.
Je sais que je suis responsable de la disparition de mes fils de mes sept fils de mes sept enfants il me reste ma fille et je me console avec elle comme je peux et je la vois de jour en jour grandir et prendre des forces.
Pendant longtemps j’ignore que j’ai des frères personne ne m’en parle personne n’en fait mention il n’y a plus de trace d’eux nulle part j’ignore que j’ai des frères mais un jour j’entends des gens du village dire que je suis bien belle ce qui est vrai je suis bien belle mais qu’en réalité je suis responsable du malheur de mes sept frères.
Ma fille tant désirée ma fille tant aimée vient me voir et me demande à propos de ses frères je ne veux rien lui dire je ne peux rien lui dire mais je ne peux garder plus longtemps le secret je lui dis c’est là un décret du ciel et ta naissance n’en a été que l’occasion innocente.
Chaque jour j’ai un peu plus de remords chaque jour je crois que je dois délivrer mes frères je dois me mettre en route pour retrouver leur trace et les délivrer quoi qu’il peut m’en coûter.
Je m’en vais je vais chercher mes frères je n’ai pas le choix je dois le faire je n’emporte avec moi rien d’autre qu’une miche de pain pour la faim une cruche pour la soif et une chaise pour la fatigue.
Je vais toujours tout droit devant moi loin loin jusqu’au bout du monde alors j’arrive au soleil mais il est trop chaud et terrible et il mange les petits enfants alors je m’enfuis en hâte et cours jusqu’à la lune mais elle est bien trop froide et elle est cruelle et méchante.
Je sens la chaire humaine et je vois une enfant arriver vers moi.
J’ai peur et je m’en vais vivement vers les étoiles qui sont gentilles et accueillantes chacune est assise sur une petite chaise à part.
Je suis l’étoile du matin et je suis la seule qui sait parler alors je dis à cette charmante enfant prends cet osselet car sans cet osselet tu ne pourras pas ouvrir la montagne de verre et c’est dans la montagne de verre que se trouvent tes frères
Je prends l’osselet je l’enveloppe soigneusement dans un petit torchon et je continue ma route si bien que j’arrive à la montagne de glace la porte est fermée à clé et quand je veux sortir l’osselet donné par l’étoile du matin je vois que le torchon est vide j’ai perdu le cadeau des bonnes étoiles que faire maintenant je veux sauver mes frères je suis allé jusqu’au soleil jusqu’à la lune jusqu’aux étoiles je ne peux m’arrêter maintenant je ne peux abandonner maintenant je sors un couteau de ma poche et me coupe le petit doigt je le mets dans la serrure et je parviens à ouvrir la porte.
Mon enfant que cherches-tu ?
Oh monsieur le gnome je cherche mes frères les sept corbeaux
Messire les corbeaux ne sont pas à la maison mais si vous voulez attendre leur retour entrez.
J’apporte le repas des corbeaux c’est mon rôle c’est ma fonction je mets le repas sur sept petites assiettes et dans sept petits gobelets.
Je mange une miette dans chaque petit gobelet et dans le dernier je laisse tomber le petit anneau que j’ai emporté.
Ce sont Messieurs les corbeaux qui rentrent à tire-d’aile.
Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine. Qui a mangé dans ma petite assiette qui a bu dans mon petit gobelet c’était une bouche humaine.
Je vide mon gobelet et un anneau en tombe et je vois que c’est l’anneau de mon père et de ma mère dieu veuille que ce soit notre petite sœur alors nous serions délivrés.
J’entends ce souhait et j’ouvre la porte et mes frères reprennent forme humaine.
Nous voyons la porte s’ouvrir et nous reprenons forme humaine.

Nous nous embrassons et nous faisons mille caresses et nous rentrons joyeusement à la maison chez nous.


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