L’UTOPIE
Dans ma communauté, tout à rebours du monde ordinaire.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Aucun commerce, aucun titre de magistrature, aucunes sortes d’études.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Richesse, pauvreté, non ! Travailler pour les autres, non !
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Vendre, léguer, délimiter, enclore, tailler la vigne, non !
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Forger le métal, faire de la farine, du vin, de l’huile, non !
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
L’oisiveté pour chacun.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Seulement regarder passer les femmes, belles, pures et innocentes, oui!
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Pas de souverain, pas de roi, pas de prince, pas d’empereur, pas de chef, pas de capitaine.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Pour le bien commun : la Nature.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
Trahisons, félonies, piques, épées, dagues, pistolets, canons, guillotines, pas un seul.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
La seule Nature pourvoirait de soi-même aux besoins du peuple en son innocence.
— Allons donc ! Tous oisifs ! Tous putains et tous souteneurs !
A gouverner si excellemment, l’Âge d’Or serait surpassée.
— Quel ennui, quel tristesse, c’est à se planter un clou dans la tête, ton histoire.
Nous vivrons là où les noisettes pendent en grappes, nous irons chercher des œufs de mouettes des rochers du rivage…
— Que la vérole emporte ton pays, que la peste rouge t’emporte toi et tes maudites idées.
1 commentaire:
Eh oui, mon cher, tous fainéants : des coquines et des fripons !
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