jeudi 30 juillet 2009

D.T.


à Pays de

I

Il a les cheveux bouclés, et enfant il ressemble à une fille. L’alcool et les cigarettes aidant, il ne ressemblera plus à une fille 30 ans plus tard.

II

Il va mourir jeune, crise cardiaque.

III

Son père, athée convaincu et paradoxal met tout sur le dos de Dieu : il pleut : “Encore la faute de Celui-là.”

IV

Ses parents savaient le gallois, mais ne le parlaient pas.

V

Lui-même ne le parlait pas.

VI

Et pourtant ses trois enfants eurent des noms gallois.

VII

Il passa son enfance dans un village puritain : le cricket, les promenades dans le parc, les pièces de théâtre montées au collège sont les seules distractions.

VIII

Il est un des rares poètes de sa génération à ne pas être passé par Cambridge ou Oxford.

IX

Il n’avait pas une grande passion pour les études et l’école.

X

Pour lui, la mort guette l’homme à chaque pas de sa vie. Et ce n’est pas la vie collective et l’abolition des privilèges qui résoudra le problème fondamental de l’homme : la solitude et la pourriture.

XI

Je n’écris pas pour l’homme fier
Mais pour les amants les bras enlacés

XII

Fuir les mondanités, puis les aimer.

XIII

La poésie est le récit de mon combat personnel pour sortir des ténèbres et trouver un peu de lumière.

XIV

Oui, ce qui est caché doit être mis à nu. Être débarrassé de l’obscur, c’est être propre. Débarrasser de l’obscur, c’est nettoyer. La poésie qui relate ce processus chez l’individu, se doit inévitablement d’éclairer ce qui a été dissimulé depuis si longtemps et en ce faisant, de rendre propre la nudité révélée.

XV

C’était alors un jeune homme mince, tiré à quatre épingles, revêtu d’un complet de bonne coupe. Rien à voir avec le Jean de la Lune hirsute que j’ai retrouvé quelques années plus tard. Ecrit Durrell.

XVI

A 19 ans il rencontra Pamela Hansford Johnson. Elle avait 21 ans.

XVII

Il portait un imperméable aux poches gonflées de manuscrits froissés et d’une fiasque de cognac, un chandail à col roulé et des pantalons qui, bien que petits, étaient encore trop grands pour lui : il avait le corps d’un garçon de quatorze ans. Sur sa tête bouclée, était juché un chapeau rond, du type qu’il considérait “la marque du poète”.

XVIII

Indifférent à l’opinion d’autrui, saisissant les bonnes occasions au vol et noyant sont désespoir dans l’alcool et les pitreries.

XIX

Les mots avaient pour lui une valeur subjective car symbolique, et objective, car objet d’une expérience.

XX

Il faisait le pitre en compagnie d’intellectuels car il trouvait sa situation fausse.

XXI

Bluff après bluff, jeu après jeu, mise en scène après mise en scène.

XXII

La plupart de ses poèmes sont des poèmes d’amour.

XXIII
De la grâce, toujours de la grâce, lyrique.

XXIV

Il ressemblait à Emily Brontë.

XXV

Par timidité il ne rencontra pas Henry Miller, et passa la soirée dans le pub à côté de chez celui-ci, téléphonant qu’il était souffrant.

XXVI

Son bureau était couvert de bouteilles de bière.

XXVII

On allait le voir comme on va en pèlerinage.

XXVIII

Il jouait au Ludo et au Monopoly.

XXIX

Par manque d’argent il alla voir l’Archevêque, qui lui prêta une forte somme, pour tenir jusqu’au jour où il trouva un emploi à la Radio.

XXX

Par sa correspondance on sait qu’il travaillait à plusieurs poèmes en même temps.

XXXI

Fin de la guerre, début de la boisson dangereuse.

XXXII

Il écrivit Au Bois de lait à la fin de sa vie.

XXXIII

Stravinski lui demanda un livret d’opéra.

XXXIV

Il alla à New York, pour rencontrer le compositeur.

XXXV

Et au cours d’une “party”…

XXXVI

... son cœur cessa de battre, il avait 36 ans.

1 commentaire:

Anonymous a dit…

Oh très touché par cette dédicace !
/
Précisons qu'il est également celui qu'on reconnait à peine sur cette dernière toile ; lui dans ce lit d'hopital - lui enfant de ce milieu bourgeois qu'il ne comprend pas, jamais reconnu par ses pairs qu'il précédera en tout ; il précéda Stravinsky et son Sacre, il est l'âme du Sacre, son inspiration. Une crise du coeur le tua ; on ne retrouvera jamais la toile.