samedi 13 septembre 2008

La Route



Dire que La Route est un roman dur et violent, dont on ne sort pas indemne est devenu une banalité. De nombreux compte-rendus de lecture le montrent, nombreux sont ceux qui ont témoigné leur impossibilité d'en terminer la lecture tant ce qui était raconté était insoutenable.

C'est aussi un roman magnifique. Par l'écriture, claire, nette et précise. Aussi lancinante, monotone et épuisante qu'une marche forcée au bord de la route. 
C'est aussi un roman sur l'espoir, pas un espoir béat, avec une happy-end, et le bonheur sur terre retrouvé par tous et pour tous. Non, plutôt un roman qui porte l'espoir en son centre, et qui permet aux personnages de vivre et d'avancer, au lecteur aussi de continuer.
Pendant tout le roman, c'est le père qui porte cet espoir, le feu, comme il l'appelle avec son fils. Un espoir qui les fait avancer et espérer. Jusqu'au moment où le père abandonne, en espérant justement le conserver. Quand il refuse d'aider le voleur, malgré les supplications de son fils. 
A ce moment là, le fils va devenir le père et le père devenir l'enfant. 
"C'est pas toi qui dois t'occuper de tout.
Le petit dit quelque chose mais il ne comprit pas ses paroles.
Quoi dit-il.
Il leva les yeux, son visage mouillé et sale. Si, c'est moi, dit-il. C'est moi."(p.227)

puis plus loin :
"Qu'est-ce qu'on va faire Papa ? dit-il.
C'est bien ce que je me demande, dit le petit."(p.235)

Incroyable dialogue qui précède deux pages magnifiques de description d'un paysage d'un monde dévasté, lunaire et crépusculaire. Fin du voyage pour l'un, début d'une nouvelle aventure pour l'autre.

Le père va mourir, et le fils, porteur de l'Espoir fera confiance à un inconnu, (ce que n'a jamais fait le père), pour continuer à vivre, pour continuer à avancer sur la route...

3 commentaires:

madame gâ a dit…

betasse comme je suis, j'ai voulu lire en biais et bien sur mes yeux sont tombes sur la fin!
arrrgh, je vais devoir oublier si je veux le lire!
malgre mon super pouvoir, c'est pas gagne...

Chenican a dit…

T'en fais pas Mme Ga, ça n'enlèvera rien au plaisir ! C'est plombant cette atmosphère, mais quel livre !!! Connaitre la fin rend peut-être les choses plus supportables...

Gwen a dit…

Oui, en effet, connaître la fin ne m'a pas empêchée d'avoir froid, d'avoir faim et, surtout, d'avoir peur.
Il y a cet incroyable soulagement, de savoir que l'inconnu a enveloppé le père dans une couverture, comme il avait dit qu'il le ferait. Et le dialogue qui s'instaure.
"D'accord.
D'accord."
Ouf.