Là je suis dans le train la « Flèche Rouge ».
Là je suis un anonyme triestin.
Là je suis sur la plage de Biarritz.
Là je suis au Rex, à Buenos Aires.
Là je suis cigarette aux lèvres et les mains derrière la tête.
Là je suis dans une gare, assis sur une valise.
Là je suis mains dans les poches, air sévère.
Là je suis mains dans le dos, souriant.
Là je suis trois fermiers qui s’en vont au bal.
Là je suis en Grèce, dernier voyage de couple.
Là je suis mains jointes sur le pommeau de la canne.
Là je suis trois révolutionnaires.
Là je suis bouche ouverte.
Là je suis cheveux gominés.
Là je suis papier en main.
Là je suis trois écrivains, sur le quai d’une gare, en train de rire.
Là je suis main sur la bouche, en train de réfléchir.
Là je suis avec les insignes de la Grande Gidouille.
Là je suis à Paris dans le quartier de Montmartre, polo retroussé.
Là je suis deux bohémiens, le regard perdu.
Là je suis invisible.
Là je suis perdu au milieu des photographies.
Là je suis un éditeur, fume cigarette de femme aux lèvres.
Là j’ai une longue barbe.
Là je suis à deux mains pour tenir la rambarde.
Là je suis à Salses.
Là je suis le cousin de Fragonard.
Là je suis le frère de Jean-Jacques Rousseau.
Là je suis Jack Spicer.
3 commentaires:
Sans savoir pourquoi cette écriture me semble familère. Un excellent texte en définitive.
La tu es avenue d'Alesia ou tu te proteges de la pluie.
et ca appelle les images, aussi.
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