à Pays de
I
Il a les cheveux bouclés, et enfant il ressemble à une fille. L’alcool et les cigarettes aidant, il ne ressemblera plus à une fille 30 ans plus tard.
II
Il va mourir jeune, crise cardiaque.
III
Son père, athée convaincu et paradoxal met tout sur le dos de Dieu : il pleut : “Encore la faute de Celui-là.”
IV
Ses parents savaient le gallois, mais ne le parlaient pas.
V
Lui-même ne le parlait pas.
VI
Et pourtant ses trois enfants eurent des noms gallois.
VII
Il passa son enfance dans un village puritain : le cricket, les promenades dans le parc, les pièces de théâtre montées au collège sont les seules distractions.
VIII
Il est un des rares poètes de sa génération à ne pas être passé par Cambridge ou Oxford.
IX
Il n’avait pas une grande passion pour les études et l’école.
X
Pour lui, la mort guette l’homme à chaque pas de sa vie. Et ce n’est pas la vie collective et l’abolition des privilèges qui résoudra le problème fondamental de l’homme : la solitude et la pourriture.
XI
Je n’écris pas pour l’homme fier
Mais pour les amants les bras enlacés
XII
Fuir les mondanités, puis les aimer.
XIII
La poésie est le récit de mon combat personnel pour sortir des ténèbres et trouver un peu de lumière.
XIV
Oui, ce qui est caché doit être mis à nu. Être débarrassé de l’obscur, c’est être propre. Débarrasser de l’obscur, c’est nettoyer. La poésie qui relate ce processus chez l’individu, se doit inévitablement d’éclairer ce qui a été dissimulé depuis si longtemps et en ce faisant, de rendre propre la nudité révélée.
XV
C’était alors un jeune homme mince, tiré à quatre épingles, revêtu d’un complet de bonne coupe. Rien à voir avec le Jean de la Lune hirsute que j’ai retrouvé quelques années plus tard. Ecrit Durrell.
XVI
A 19 ans il rencontra Pamela Hansford Johnson. Elle avait 21 ans.
XVII
Il portait un imperméable aux poches gonflées de manuscrits froissés et d’une fiasque de cognac, un chandail à col roulé et des pantalons qui, bien que petits, étaient encore trop grands pour lui : il avait le corps d’un garçon de quatorze ans. Sur sa tête bouclée, était juché un chapeau rond, du type qu’il considérait “la marque du poète”.
XVIII
Indifférent à l’opinion d’autrui, saisissant les bonnes occasions au vol et noyant sont désespoir dans l’alcool et les pitreries.
XIX
Les mots avaient pour lui une valeur subjective car symbolique, et objective, car objet d’une expérience.
XX
Il faisait le pitre en compagnie d’intellectuels car il trouvait sa situation fausse.
XXI
Bluff après bluff, jeu après jeu, mise en scène après mise en scène.
XXII
La plupart de ses poèmes sont des poèmes d’amour.
XXIII
De la grâce, toujours de la grâce, lyrique.
XXIV
Il ressemblait à Emily Brontë.
XXV
Par timidité il ne rencontra pas Henry Miller, et passa la soirée dans le pub à côté de chez celui-ci, téléphonant qu’il était souffrant.
XXVI
Son bureau était couvert de bouteilles de bière.
XXVII
On allait le voir comme on va en pèlerinage.
XXVIII
Il jouait au Ludo et au Monopoly.
XXIX
Par manque d’argent il alla voir l’Archevêque, qui lui prêta une forte somme, pour tenir jusqu’au jour où il trouva un emploi à la Radio.
XXX
Par sa correspondance on sait qu’il travaillait à plusieurs poèmes en même temps.
XXXI
Fin de la guerre, début de la boisson dangereuse.
XXXII
Il écrivit Au Bois de lait à la fin de sa vie.
XXXIII
Stravinski lui demanda un livret d’opéra.
XXXIV
Il alla à New York, pour rencontrer le compositeur.
XXXV
Et au cours d’une “party”…
XXXVI
... son cœur cessa de battre, il avait 36 ans.
1 commentaire:
Oh très touché par cette dédicace !
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Précisons qu'il est également celui qu'on reconnait à peine sur cette dernière toile ; lui dans ce lit d'hopital - lui enfant de ce milieu bourgeois qu'il ne comprend pas, jamais reconnu par ses pairs qu'il précédera en tout ; il précéda Stravinsky et son Sacre, il est l'âme du Sacre, son inspiration. Une crise du coeur le tua ; on ne retrouvera jamais la toile.
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