mardi 13 mai 2008

Encres Orphelines


Parce que l'on apprend aussi à lire grâce à des éditeurs, et parce que Corti est de ceux-là. Parce que certains auteurs nous accompagnent longtemps, et parce que Michon, Bergougnioux, Macé sont de ceux-là, l'essai de Laurent Demanze, publié chez Corti est indispensable.

Laurent Demanze, Encres orphelines

la quatrième de couverture :


"Dans un temps de transmission empêchée et de tradition morcelée, la littérature contemporaine interroge les figures évanouies de l’ascendance. Tour à tour investigation généalogique et restitution biographique, les livres de Pierre Bergounioux, Gérard Macé et Pierre Michon s’écrivent à rebours de l’amnésie moderne. Car la modernité fait peu de cas des heures révolues et des êtres minuscules, des héritages secrets et des filiations traversières. Entre inquiétude et mélancolie, ces trois auteurs se ressaisissent d’un passé familial lacunaire, dans un souci de mémoire aux couleurs de deuil.

C’est la mélancolie qui taraude ce livre. La mélancolie d’écrivains qui ne se résignent pas à faire le deuil des temps désuets. La mélancolie aussi de leurs récits de filiation, où se dit la figure fin de siècle d’un individu hanté par les fantômes de l’ascendance et par leurs désirs inaccomplis. La mélancolie, enfin, d’une mémoire encombrée par les souvenirs de lecture et l’aura des livres d’autrefois. C’est elle qui donne à ce livre sa tonalité funèbre, c’est elle encore qui module dans les textes de Pierre Bergounioux, Gérard Macé et Pierre Michon l’élégie d’un monde disparu. Mais cette teinte sombre, qui colore leurs écritures, ne se réduit pas aux inflexions de l’humeur ni aux sombres cogitations. Elle est aussi une passion de l’altérité, qui recueille les destins déshérités de l’ascendance et restitue leur éclat singulier. Il y va ainsi dans cette mélancolie contemporaine d’une éthique de la littérature."


Vous pouvez lire ici, le prologue de cet essai.

Laurent Demanze, Écritures orphelines,
Pierre Bergougnioux, Gérard Macé, Pierre Michon,
éditions José Corti, 2008.

2 commentaires:

Laurent a dit…

C'est drôlement gentil de faire de la publicité. Mais comme le livre ne paraît que demain, on pourrait supposer quelque collusion.

Gwen a dit…

Simple effet du décalage horaire, qui nous permet, à nous, d'être en avance sur cette actualité littéraire aussi brûlante !
Félicitations, Laurent, je ne suis pas surprise mais ça ne m'empêche pas d'être épatée !